Cantal

Le géant français du chausson renforce son ancrage dans son village natal de Saint-Martin-Valmeroux (Cantal) avec la construction d’un nouvel entrepôt de 10 000 m². Un projet stratégique à 8 millions d’euros qui va permettre à Isotoner de centraliser toute sa logistique française et de soutenir sa croissance européenne. À la clé : jusqu’à 30 emplois créés (Photo ©Isotoner).

Isotoner revient à ses racines pour mieux se projeter vers l’avenir. L’entreprise, née en 1910 à Saint-Martin-Valmeroux dans le Cantal, investit aujourd’hui 8 millions d’euros pour ériger un nouvel entrepôt logistique de 10 000 m². Ce bâtiment, baptisé « Prades 5 », permettra à la marque de doubler sa capacité de stockage et de rassembler, sur un seul site, l’ensemble de ses flux logistiques français.

Le choix du Cantal n’a rien d’anodin. Dans ce petit village de 800 habitants, l’entreprise emploie déjà 170 personnes. Avec cette extension, elle prévoit la création de 20 à 30 postes supplémentaires, consolidant sa place parmi les dix premiers employeurs privés du département.

80 M€ de chiffre d’affaires

Ce projet s’inscrit dans une dynamique de croissance forte : malgré un contexte économique tendu, Isotoner affiche une progression de plus de 10 % et table sur un chiffre d’affaires de 80 millions d’euros pour l’année. Le succès d’une nouvelle gamme de produits, lancée récemment, contribue à cette performance : « Elle rencontre un franc succès. On a déjà distribué plus de 500 000 pièces en France », se félicite la direction.

Aujourd’hui, la production des chaussons est assurée en Asie, mais c’est bien à Saint-Martin-Valmeroux que tout transite. Chaque année, ce sont 8 millions de pièces qui arrivent sur place, pour y être contrôlées, conditionnées, puis expédiées vers plus de 7 000 points de vente en Europe. « Si vous achetez un produit Isotoner en Europe, il est forcément passé par ici, entre les mains d’un opérateur local », souligne le champion du chausson.

Montée en puissance

L’extension, attendue pour janvier 2027, se fera sur un ancien terrain de loisirs réaffecté par la commune pour accueillir ce projet stratégique. Le volet public apportera 1,2 million d’euros au financement total.

Pour Isotoner, cette centralisation logistique est un levier majeur pour renforcer sa compétitivité. « On va doubler notre activité. Il faut rapatrier tous les stocks aujourd’hui dispersés. Notre entrepôt actuel est au maximum de ses capacités », précise le groupe. Un choix à la fois économique et symbolique, qui confirme l’attachement de la marque à ses origines, tout en préparant sa montée en puissance à l’échelle européenne.

Geneviève Colonna d’Istria

SiteW, implanté dans le Cantal depuis 15 ans, lance Waia, première assistante conversationnelle dotée d’agents IA, pour accélérer la conception de sites internet. (©SiteW)

Chaque début d’année, c’est la même histoire. SiteW, créateur de sites web cantalien, enregistre un pic de +75 % de créations de sites, porté par des entrepreneurs et artisans souhaitant développer leur présence en ligne. Pour répondre à ces besoins croissants, l’entreprise auvergnate a décidé de lancer en 2025 Waia, la première assistante conversationnelle française dédiée à la conception de sites web dopée à l’Intelligence Artificielle.

« Ce n’est que le début ! »

Grâce à ces agents IA collaboratifs, SiteW simplifie et personnalise la création de sites. Le but, gagner un temps précieux et fournir une expérience sur-mesure à des milliers de professionnels. Concrètement, cette technologie permet de suggérer des plans de sites adaptés, des contenus de pages pertinents, des designs harmonieux, et même d’optimiser le référencement naturel (SEO).

« L’IA ne remplace pas l’humain, elle l’augmente : avec Waia, vous êtes accompagné par votre webmaster personnel. Derrière son aspect sympathique et ludique, Waia cache une véritable équipe d’agents IA experte, qui s’adapte à votre projet en posant les bonnes questions. Elle comprend vos besoins, élabore le plan de votre site, écoute vos suggestions, demande des précisions, rédige vos contenus, choisit les illustrations et optimise le référencement de votre site. Et ce n’est que le début ! », s’enthousiasme Fabien Versange, co-fondateur de SiteW.

85 % de taux de satisfaction

En phase de test, Waia semble déjà marquer des points avec un taux de satisfaction de 85% dès les premiers essais. Surtout, elle permettrait de doubler le taux de réussite des projets : « parmi un nombre égal d’inscrits, deux fois plus d’utilisateurs parviennent à finaliser leur site et à le mettre en ligne grâce à l’accompagnement des agents IA », soutient l’équipe de SiteW.

Créée en 2008 par deux ingénieurs passionnés, SiteW accueille désormais plus de 2 millions de sites web dans le monde. Son modèle permet à n’importe quel néophyte de créer un site sans compétence technique spéciale. Grâce à l’IA, créer un site web n’aura jamais été aussi facile !

GCI

Uniplanèze agrandit son site dans le Cantal et remporte le Trophée des Entreprises du Cantal dans la catégorie « Elles s’engagent ».

2024 sera à marquer d’une pierre blanche dans l’histoire de l’entreprise cantalienne Uniplanèze. À l’agenda, une extension de son site de production à Saint-Flour (Cantal) et le trophée des Entreprises du Cantal dans la catégorie « Elles s’engagent ». « Cette récompense est une reconnaissance de notre engagement envers le Cantal. Nous sommes immensément fiers de promouvoir le patrimoine et le savoir-faire de notre terroir tout en créant des emplois et en participant au dynamisme de notre région. La gastronomie est un emblème auvergnat. Chez Uniplanèze, depuis bientôt 100 ans, nous portons haut l’étendard et l’héritage cantalien et nous entendons bien poursuivre son rayonnement ! », commente le directeur Yannick Rousaire.

Forte d’un chiffre d’affaires de 9 M€ en 2023 et de 58 collaborateurs, l’entreprise Uniplanèze est devenue en quelques années le champion du tripou et bien plus encore. Elle est aujourd’hui le regroupement de marques historiques de produits de terroir réunies sous une même entité. « La production concerne des plats cuisinés traditionnels auvergnats, en bocaux, ou en barquettes -frais ou appertisés, mono ou multi-portions- et des tartinables », précise la direction. Uniplanèze, au travers de la longue histoire de ses marques, fait aussi partie des 3 500 entreprises françaises centenaires.

+22% du chiffre d’affaires d’ici 2027

C’est dans ce contexte que l’usine de Saint-Flour vient de doubler sa surface de production et de stockage, avec la construction de 2 400 m² supplémentaires pour un montant de 4,5 M€, en collaboration avec la communauté de communes dans le cadre d’un atelier relais. Yannick Rousaire souligne « les efforts en matière de responsabilité environnementale par la modernisation de l’outil de production pour réduire l’impact écologique ». L’objectif est d’atteindre une diminution de 25 à 30 % de la consommation énergétique globale, dont 40 à 45 % d’eau, et, ce, malgré le doublement de la surface de production.

Avec cette expansion et cette reconnaissance, Uniplanèze confirme sa position de fleuron de l’industrie agroalimentaire cantalienne. Tout en pérennisant sa production, l’entreprise aura à cœur de rester fidèle à ses racines auvergnates tout en poursuivant son engagement envers le territoire. Le roi du tripou prévoit d’augmenter de 22 % son chiffre d’affaires d’ici 2027.

GCI

Sur un plateau d’altitude du Cantal, à la Chapelle-Laurent, la fromagerie familiale perpétue la tradition depuis trois générations (Photo : Gardon)

Avec un chiffre d’affaires annuel de 5,30 M€, en hausse de 25 % depuis 5 ans, la fromagerie Gardon entend confirmer sa bonne santé. Le 21 septembre 2023, l’entreprise familiale inaugurait la modernisation de son usine, après 1,5 million d’euros d’investissements. Chaque jour, l’entreprise cantalienne produit 6 types de fromages à base de lait thermisé et de lait cru qui expriment toute l’authenticité de ce terroir : le Chapelou, le Chapelou Bleu, le Chapelou au Lait Cru, l’Artison et, depuis 2018, deux fromages bio : le Campalou et la Tomme des 3 Sucs. La Fromagerie Gardon réalise 60 % de son chiffre d’affaires en vente directe, dans ses trois boutiques (*). Le reste de la production est revendu via des grossistes et revendeurs, ainsi qu’un site e-commerce, disponible en anglais et bientôt en allemand, dans une logique d’expansion à l’international.

360 tonnes de fromages par an

« Le lait est collecté dans les fermes des hauts plateaux de La Margeride, dans un rayon de 10 km autour de la fromagerie », précise Jérôme Gardon, dirigeant depuis 2008. Avec une production annuelle de 360 tonnes de fromage, issue du lait d’une quinzaine de producteurs des environs, la fromagerie perpétue depuis plus de 40 ans la recette traditionnelle du fromage de pays, telle que pratiquée autrefois dans les fermes. En 2009, 1,5 million d’euros avaient déjà été engagés pour une première extension de l’atelier de transformation afin d’y transférer la partie conditionnement. En septembre 2023, après quelques mois de travaux, et pour un montant similaire, une cinquième cave d’affinage voit le jour, doublée d’un nouvel espace de stockage et de bureaux plus adaptés.

Viser l’export

Concrètement, 100 m2 de surface supplémentaire ont pu être dégagés pour la création de ce local, ce qui a permis d’augmenter la surface des caves d’affinage d’autant, dans la partie existante (création de 60 m2 de locaux administratifs et 70 m2 supplémentaires pour la production).

En parallèle, dans une logique environnementale, l’outil de production de froid a été rénové pour en récupérer la chaleur, permettant des économies d’électricité et de gaz évaluées à 10 %. « L’objectif, lors de ces travaux, a été de surdimensionner l’outil de production afin d’anticiper l’accroissement de la production vers l’export ». Gardon est désormais armée pour partir à la conquête du monde.

Geneviève Colonna d’Istria

(*) La « Crèmerie Gardon », fromagerie historique de la Chapelle Laurent, La « Crèmerie des Lacs », à Saint-Flour, rachetée en 2017 et La « Fromagerie Bouchet », à Massiac, rachetée en 2020.

Fromagerie Gardon en chiffres :

5.3 M€ de CA

20 collaborateurs

Une production annuelle de 360 tonnes de fromages

6 fromages

Depuis 3 générations

Que diriez-vous de manger des pâtes 100% auvergnates ? A priori, ce n’est pas vraiment une recette régionale… Pourtant, un entrepreneur cantalien, Jean-François Roche, a décidé de se lancer dans la fabrication de cette spécialité culinaire à la sauce auvergnate. « L’idée de départ était de servir des pâtes 100% régionales dans ma chaîne de restaurants La Mangoune, où je propose exclusivement des produits de terroir. Connaissant l’engouement des Français pour les pâtes, nous avions bien proposé quelques fois ce plat sur la carte de La Mangoune. Nous cuisinions alors des pâtes sèches industrielles. Certes elles étaient agrémentées de sauces à base de matières premières auvergnates, ce qui les rendait « légitimes ». Mais cela ne suffisait pas. Nous avons donc décidé de fabriquer nos pâtes fraîches nous-mêmes ! », décrypte le chef d’entreprise qui surfe sur l’engouement des Français pour les pâtes. Selon un sondage, 70% en mangent au moins une fois par semaine et en consomment en moyenne 8,1kg par an !

100% des ingrédients proviennent d’Auvergne

Ne restait plus qu’à trouver le bon cahier des charges. « Afin de faire aboutir notre projet, nous avons d’abord étudié la technique de production de pâtes qui était complètement inconnue pour nous. Faire des pâtes fraîches à la maison c’est une chose, vouloir en faire pour un restaurant tel que la Mangoune en est une autre. Pour produire, il faut des machines. Nous nous sommes alors rapprochés de plusieurs fabricants en Italie. Nous avons acquis deux machines pour produire nos pâtes et nos raviolis et surtout nous avons appris à les fabriquer », poursuit Jean-François Roche. Cette première étape passée, il fallait ensuite trouver les matières premières auvergnates.

La farine de Limagne

Pour les œufs, rien de plus facile. « Nous nous fournissons à Apcher sur la commune de Saint-Cernin auprès des producteurs « Les œufs du Cantal ». Pour l’eau idem, nous utilisons de l’eau auvergnate provenant de la source de Mont Dore qui est captée à la source de la Montille à 1 220m ou du Grand Barbier à 1 270m d’altitude ». Pour fabriquer des pâtes, il faut avant tout de la farine de blé dur, or en Auvergne il ne s’en cultive pas… « En ce moment nos pâtes sont fabriquées avec une farine 100% auvergnate, issue de la plaine de la Limagne, au pied des Volcans d’Auvergne. Notre projet est de trouver une farine qui se rapprochera le plus possible des farines utilisées par les fabricants historiques qui utilisent des blés durs pas ou peu cultivés en Auvergne. Nous utiliserons aussi des farines « atypiques » telles que la farine de Sarazin, de lentilles blondes ou vertes. Nous travaillerons sur de nouvelles farines, types pois chiches, sorgho… Le blé doit être obligatoirement cultivé en Auvergne ».

Développer la production industrielle

Côté raviolis, la farce aussi est 100% auvergnate, à base de viande Salers de chez Covial et de porc montagne de chez Cantal Salaisons. Restait alors un ultime problème à surmonter… « Quand nous avons étudié les recettes de farces de nos amis italiens, nous nous sommes vite aperçus qu’ils utilisaient beaucoup de Ricotta. Mais il n’existe pas de Ricotta dans le Cantal. Nous avons recherché avec notre fournisseur La Fromagerie des Monts du Cantal, à Pierrefort, une solution pour fabriquer un fromage cousin du fromage italien. Après une étude et plusieurs essais, nous avons créé Le Cailladou cantalien, sorte de caillé comme son nom l’indique, assez riche en sérum pour lui donner une onctuosité nécessaire à la fabrication de nos farces ».

C’est ainsi que depuis le printemps, les restaurants estampillés La Mangoune (*) proposent à leur carte Raviolovergnat, Raviolcantala, Campagnou Pasta, Pastasalers, BBQ Pasta, Riviérapâsta et autres Truffapâte. « L’engouement des clients est tel que le chiffre d’affaires du restaurant est en hausse de 15% ! Nous envisageons donc de produire très prochainement nos pâtes 100% auvergnates en quantité industrielle pour les vendre en supermarchés, épiceries fines ou restauration collective », lance Jean-François Roche, jamais à court de nouveaux défis.

Geneviève Colonna d’Istria

(*) Saint-Flour, Aurillac, Montluçon, Clermont-Ferrand, Riom, Poitiers, Troyes