
Richard Garceau a pris la tête de Schweizer Electronic France, à Clermont-Ferrand (Photo : Geneviève Colonna d’Istria).
Clermont-Ferrand n’en finit pas de surprendre. Cette fois, c’est un champion européen de la sécurité ferroviaire, Schweizer Electronic, qui a décidé d’y installer son siège français. Un choix stratégique qui en dit long sur l’attractivité de la capitale auvergnate et son écosystème.
Fondée en 1964 à Reiden, Schweizer Electronic est une entreprise familiale discrète mais incontournable dans son secteur : la protection automatisée des passagers et du fret sur les lignes les plus fréquentées d’Europe. Automatismes de passages à niveau, sécurisation des chantiers ferroviaires, radiocommande de locomotives… Autant de solutions pointues qui placent la PME de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires au cœur de la modernisation des réseaux.
« Un territoire à taille humaine, réactif »
Pour installer sa première filiale française, la société a pris le temps d’étudier la situation. « Nous avons hésité entre Lyon et Clermont-Ferrand, mais ici, nous avons trouvé un territoire à taille humaine, réactif, et une vraie dynamique d’accompagnement », confie Richard Garceau, directeur de Schweizer Electronic France. Ingénieur passé par la SNCF puis par ACCM à Clermont, ce dirigeant expérimenté connaît déjà bien le terrain et ses atouts.
Le Massif central n’a pas seulement séduit par son cadre de vie. Clermont-Ferrand s’est imposée comme un carrefour logistique : un nœud autoroutier efficace, une main-d’œuvre industrielle qualifiée, et surtout des coûts d’implantation plus doux qu’en région lyonnaise ou parisienne. « La ville offre une base idéale pour rayonner vers l’ensemble du territoire, avec un accès rapide aux chantiers. C’est essentiel dans notre métier, où le matériel, souvent volumineux, voyage davantage en camion qu’en train », souligne Richard Garceau.
Les perspectives sont prometteuses pour l’entreprise suisse. Le réseau hexagonal compte 17 000 passages à niveau, dont la majorité ont dépassé les trente ans d’âge. Des équipements vieillissants qui représentent autant d’opportunités pour la société suisse. Chaque système installé se chiffre entre 100 000 et 150 000 euros.
Avec déjà quatre salariés et des recrutements prévus dans les prochains mois, la filiale clermontoise vise un million d’euros de chiffre d’affaires dès 2024. Une ambition réaliste, portée par les grands chantiers de modernisation ferroviaire et la réouverture de lignes locales.
Une vitrine pour l’international francophone
Depuis Clermont, la PME helvétique ne compte pas se limiter au marché français. Sa nouvelle antenne couvrira également la Belgique, le Luxembourg et toute l’Afrique francophone, un marché évalué à plusieurs centaines de millions d’euros.
En choisissant Clermont-Ferrand, Schweizer Electronic a offert à la capitale auvergnate une victoire symbolique pour le territoire, qui démontre une nouvelle fois sa capacité à attirer des acteurs internationaux, y compris là où on ne les attend pas toujours.
Geneviève Colonna d’Istria
📊 Schweizer Electronic en chiffres
1964 : année de création en Suisse (Reiden)
40 M€ : chiffre d’affaires annuel
4 : salariés déjà en poste à Clermont-Ferrand
1 M€ : objectif de CA France dès 2024
17 000 : passages à niveau en France, la plupart âgés de plus de 30 ans
100 000 à 150 000 € : coût moyen d’un système installé
3687 : personnels de voie sécurisés en Suisse
500 : chantiers en cours équipés
742 : signaux d’alerte émis chaque minute









