
Jusqu’au 4 janvier 2026, le Musée archéologique de la Bataille de Gergovie au sud de Clermont-Ferrand, convie petits et grands à un festin historique. Sa 4e exposition temporaire, « Saveurs gauloises : cuisiner, boire et manger chez les Arvernes », lève le voile sur les secrets de l’alimentation gauloise, entre science et expérimentation culinaire (©-Henri Derus Photographie)
À quoi ressemblait le repas d’un Arverne au Ier siècle avant notre ère ? Que mangeait-on chez Vercingétorix, le célèbre chef de guerre, à l’heure du banquet ? À travers une centaine d’objets originaux ou reconstitués, des vidéos 3D et des scènes de vie illustrées, le musée nous invite à une véritable remontée dans le temps, fourchette à la main. L’exposition se déploie en deux espaces : l’un consacré à la préparation des plats, l’autre à leur consommation, pour une immersion complète.
Une expo unique en France
Fruit d’une collaboration scientifique avec l’Inrap, le musée Bargoin et le service archéologique du Puy-de-Dôme, cette exposition unique en France dévoile les pratiques culinaires des Gaulois grâce aux travaux de terrain, aux écrits antiques et à l’ethnographie. L’objectif ? Comprendre comment nos ancêtres cultivaient, conservaient et partageaient leurs repas.
À l’origine de cette reconstitution rigoureuse : Anne Flouest, géologue et docteure en paléoclimatologie, co-auteure de l’ouvrage de référence La cuisine gauloise continue. « Les Gaulois se nourrissaient principalement de céréales, de légumineuses, de légumes verts, de fruits locaux, et consommaient viande et œufs au quotidien. Leur cuisine, sans épices exotiques ni tomates, misait sur les plantes aromatiques comme l’ail des ours ou la menthe, et sur des techniques naturelles de conservation : fumage, séchage, salaison ou lactofermentation », développe la scientifique.
Petit salé et chou farci
Les banquets, eux, étaient des moments d’abondance, souvent rituels, où cochons et bœufs rôtissaient à la broche. L’archéologie en témoigne : certains sites ont révélé des fosses remplies d’ossements, signes d’un festin collectif mémorable. Que reste-t-il aujourd’hui de cette cuisine ancestrale ? Le petit salé aux lentilles, le chou farci, les fromages de lait caillé… autant de plats toujours bien ancrés dans la gastronomie auvergnate.
Cerise sur le sanglier : le musée propose des ateliers participatifs dès avril, pour cuisiner un gâteau gaulois en famille, découvrir les saveurs romaines ou encore concocter et déguster un véritable repas d’antan. Par Toutatis !
Geneviève Colonna d’Istria