Depuis sept ans, Lila Forcade dirige l’Orchestre national d’Auvergne qui célèbre en mai ses 40 ans. Cette Béarnaise de 57 ans a trouvé en Auvergne un peu de ses montagnes et surtout beaucoup de talents !
Quel chemin parcouru depuis 1982 ! Que retenez-vous de ces quarante années de l’Orchestre national d’Auvergne ?
Il y a 40 ans, il n’y avait rien en Auvergne en termes de formation classique, jusqu’à ce jour de mai 1982 où s’est tenu le tout premier concert de l’Orchestre d’Auvergne. À cette époque, il était très difficile de recruter des musiciens. Mais l’arrivée en 1985 de Jean-Jacques Kantorow a tout changé. Son aura de violoniste international a marqué l’histoire de l’orchestre qui a commencé à jouer dans le monde entier. Les chefs qui lui ont succédé, Arie van Beek, en 1994, resté 17 ans, et Roberto Forés Veses, parti en juin 2021, ont fini d’asseoir la réputation incroyable de notre orchestre. Depuis l’an dernier, Thomas Zehetmair, internationalement reconnu comme violoniste et chef d’orchestre, a repris le flambeau avec brio.
Il faut réaliser que l’Orchestre national d’Auvergne a enregistré 54 CD en 40 ans. C’est exceptionnel ! En janvier 2019, l’Orchestre national d’Auvergne innovait sur la scène française avec le lancement d’OnA LIVE, premier label exclusivement digital d’une phalange française. En deux ans et demi, le catalogue s’est étoffé de 8 titres enregistrés en concert et accessibles en streaming ou en téléchargement partout à travers le monde qui compte aujourd’hui 150 000 écoutes. En juin dernier, nous avons créé notre propre label discographique OnA. Aujourd’hui, l’orchestre compte 21 musiciens en CDI et nous sommes devenus une véritable pépinière pour les violons solos.
Quel sera le programme pour les 40 ans ?
Justement, nous avons voulu rendre hommage à nos solistes violonistes. Pour cette célébration, les musiciens proposeront le 25 mai un grand classique du répertoire : Les 4 saisons de Vivaldi, interprétées par les quatre violons solos historiques de l’orchestre : Guillaume Chilemme, Amaury Coeytaux, Gordan Nikolitch et Svetlin Roussev. L’Orchestre national d’Auvergne rend ainsi honneur à ces grands violonistes qui l’ont façonné depuis sa création. Ils rejoindront l’orchestre en deuxième partie de soirée pour un final joyeux et romantique avec la Sérénade Opus 48 de Tchaïkovsky. Hélas ! l’Opéra-Théâtre ne pourra pas accueillir tout le monde, mais nous avons prévu une captation en direct qui sera diffusée simultanément dans divers lieux de la région, parfois trop éloignés des lieux culturels. Enfin, un film sur l’Orchestre national d’Auvergne est en cours de réalisation par Julien Mignot, qui nous suit depuis un an. Ce film sera diffusé le 2 décembre lors d’un concert spécial pour le lancement de la candidature de Clermont-Ferrand Massif central au titre de capitale européenne de la culture 2028.
Quels sont vos projets pour l’avenir ?
Nous espérons un jour posséder notre propre auditorium à Clermont-Ferrand, qui pourrait accroître la dimension culturelle de la ville. En attendant beaucoup de tournées se profilent. En novembre, nous serons en Corée du Sud dans des salles sublimes. Nous irons au Japon en 2023, ainsi qu’en Turquie et en Italie. L’orchestre est devenu une référence internationale et l’un des meilleurs ambassadeurs de l’Auvergne dans le monde !
Propos recueillis par Geneviève Colonna d’Istria
POur suivre l’actualité de l’Orchestre national d’Auvergne : www.onauvergne.com
L’orchestre national d’Auvergne en chiffres, c’est :
57 tournées (dont 12 au Japon !) depuis sa création
3 006 concerts en 40 ans
54 CD
21 musiciens
600 contrats intermittents par an
20 500 spectateurs en 2019 à Clermont-Ferrand
3 700 abonnés